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Grégoire

GREGOIRE :

 

"Ce TD de questions vives aura été très enrichissant au cours de ce semestre, tant sur un versant culturel par l'étude en profondeur d'une controverse, que sur le versant technique à travers la création entière d'un site web. 

Cet exercice m'aura permis de comprendre en quoi consiste la position de chercheur, comment gérer une investigation, comment analyser les données récupérées et de quelle manière elles interagissent et influent la controverse. Cette recherche n'aura pas été de tout repos, nous étions submergés par les informations au départ, nous ne savions pas comment commencer, par où... Puis au fil du temps, tout s'est décanté et nous avons pu, après de nombreuses heures de travail, y voir plus clair au niveau des acteurs et de leurs relations à la question controversée. 

En parallèle, une fois que cet énorme travail fut réalisé, il fallait désormais s'occuper de créer un site web ! Autant dire que nous comptions plus les heures de travail, mais ceci pour que nous soyons au final plutôt satisfaits du résultat en tant que chercheurs-concepteurs web débutants !"

Maëlys
Clémence

MAËLYS : 

 

"En début de semestre nous a été présenté un travail d’analyse d’une controverse. Il s’agissait alors de trouver une question très vive actuellement et qui sème le débat sur la scène publique. Etant grandement intéressée par les éducations dites « alternatives », je me suis tout de suite ciblé sur ce sujet, que je sais actuellement très vif. Clémence et Grégoire semblaient également s’y intéressé, nous avons donc décidé de former un trio pour ce travail. Après quelques discussions, nous avons finalement choisi de nous centrer sur les écoles démocratiques, qui sont actuellement en plein essor et grandement questionnées.
 

Très enthousiaste face à ces écoles que je vois comme libératrice du  « poids scolaire », j’ai aujourd’hui pris conscience des limites et des freins que celles-ci portent tout de même. Le travail d’analyse de controverse n’est, certes, pas facile mais est très enrichissant tant ils nous forcent à prendre en considération le point de vu de tous les acteurs qui la font vivre. Nous sommes en effet amenés à nous immerger pleinement dans les arguments de chacun pour comprendre le sens global du débat. J’ai alors pris en considération de nombreux arguments qui ne m’avaient, pour la plupart, même pas traversé l’esprit.
 

Convaincue des bénéfices que peuvent apporter les écoles démocratiques, j’ai aujourd'hui pris conscience des questionnements et des limites que celles ci génèrent. La question de l’accès est, je pense, le sujet le plus vif, dans la société en général mais aussi au sein même des écoles. En effet, l'accès aux écoles démocratiques est une limite non négligeable et cela non pas seulement dû à l’aspect financier, même s'il a une grande importance, mais dû aussi et surtout au capital culturel. Il faut en effet avoir pu s’intéresser aux questions éducatives pour pouvoir imaginer scolariser son enfant dans une école démocratique, il faut également accepter de bousculer tous les codes qui sont ancrés en nous depuis toujours et ce n'est pas chose facile. D'abord surprise, je suis désormais inquiète du très grand nombre de personne n’ayant jamais entendu parler de ces écoles car cela interroge finalement sur les inégalités que les écoles démocratiques risquent de renforcer, contre leur gré. Ensuite, même si je reste convaincue de l’intégration des enfants de ces écoles dans la société, aussi bien d’un point de vue social que dans le "monde du travail". Le fait que notre société actuelle nous qualifie encore par notre niveau d’étude et que la place de l’enfant apparaît toujours comme illégitime face à celle de l’adulte, me permet de comprendre l’inquiétude de certains parents face à l’intégration de leur enfant dans une société qui fonctionne complètement différemment. Néanmoins, j'aime à penser qu'au même titre que l'éducation nouvelle, ces écoles permettront une avancée sociétale et auront un impact bénéfique sur les pratiques scolaires et éducatives au sens large, aussi bien au niveau de la posture de l'adulte ou du professeur que sur la liberté des enfants, point qui m'est personnellement essentiel.

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Pour conclure, j’ai vraiment apprécié réaliser cette analyse de controverse sur ce sujet puisque cela m’a donné une conscience de la complexité du phénomène. Toujours convaincue du bien fondé et de l'importance de ces écoles dans notre société actuelle, ce travail m'a tout de même permis de comprendre les réticences et peurs de certains, qui s'avèrent finalement légitimes dans un société qui place l'école comme référent principal de l'éducation des enfants.

CLEMENCE: 

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"Selon moi, les écoles démocratiques portent un paradoxe plus large présent dans tout débat critique de la société et qui oppose bien souvent des personnes ayant une idéologie toutefois commune. Faut-il changer le système de l’intérieur en effectuant de petites réformes qui, certes, mettront du temps à se mettre en place, mais bénéficieront à une large majorité, ou bien faut-il briser le monopole institutionnel de l’école d’Etat en proposant une machine scolaire alternative afin de remplacer l’originale, ou au moins de l’influencer. Autrement dit, réforme ou révolution ? Tous ceux qui rêvent d’une école au service de l’enfant, de sa créativité, de son intelligence, seront séduits par ces systèmes radicalement différents que sont les écoles démocratiques, qui brisent quelque peu les idées reçues sur l’apprentissage et l’idéologie politique qui ont vu naître l’école de la troisième république et qui la gouvernent encore aujourd’hui.

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Je suis moi-même séduite par cette conception nouvelle, ou en tout cas différente de l’enfant et de l’apprentissage. Pourtant, je peux y voir quelques limites. La première étant que les écoles démocratiques sont encore réservées à une élite, à la fois économique, puisque ces écoles ont un coût assez important, et même s’il existe des bourses, elles sont encore trop limitées, mais aussi à une élite intellectuelle, qui dispose de moyens culturels et intellectuels suffisants pour remettre en question l’éducation nationale, chercher des alternatives, les comparer, choisir laquelle nous semble le plus adaptée. La deuxième limite est que les écoles démocratiques sont présentes en France depuis peu de temps et il est difficile d’en voir les effets à long terme. De plus, peu sont viables et beaucoup d’écoles démocratiques ferment à cause du manque de moyens et d’élèves.

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Les écoles démocratiques sont donc pour moi un laboratoire intéressant d’innovation en terme d’éducation, ce qui est à la fois leur force et leur faiblesse. Leur force puisqu’elles proposent de nouvelles solutions au décrochage scolaire, qu’elles cherchent à apporter une vision différente de l’éducation qui peut faire concurrence à l’éducation nationale, et donc permettre de remettre en question, de chercher à améliorer, et de tendre vers une meilleure éducation sans se limiter à un ensemble de règles établies. Leur faiblesse également car l’école démocratique est inachevée, nouvelle, incertaine, risquée pour certains. Pour moi, son intérêt ne réside pas dans le fait qu’elle serait porteuse d’une nouvelle « méthode » miraculeuse, qu’elle apporte des solutions à tous les problèmes posés par l’éducation nationale, mais plutôt qu’elle permet de remettre continuellement en question un système imparfait, en proposant des alternatives, en expérimentant."

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