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Quel avenir pour les écoles démocratiques ? 

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Le système scolaire français est aujourd’hui une institution en tension puisque les pratiques, les valeurs et les normes qu’elle transmet sont largement discutées sur la place publique amenant ainsi à la repenser de manière holistique.

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Les écoles démocratiques vont-elles un jour connaître le sort des écoles de Port-Royal (1837-1860) en ouvrant un chantier pédagogique énorme remettant en question les racines du système scolaire traditionnel ?

 

Ou, à contrario, ces écoles démocratiques sortiront-elles des esprits au profit d’autres écoles alternatives plus ou moins différentes, ou au profit d’un système scolaire, qui fut à l’écoute des interrogations, et qui a su réinventer ?

 

Ou, encore, ce débat controversé restera t-il ainsi, stagnant, face à un système scolaire qui pose toujours question et qui n’arrive pas à se métamorphoser ? De manière générale, on peut se demander à quoi ressemblera l’école d’ici quelques années.

 

En effet, la mondialisation du savoir et la révolution numérique fait dire à de nombreux chercheurs que la fin de l’école, du moins dans sa forme scolaire, s’annonce. Beaucoup affirment un renouveau radical dans notre rapport aux savoirs et aux autres. Nous ne revendiquons pas le fait que les écoles démocratiques seront les écoles de demain car nous en connaissons désormais les limites, néanmoins, nous pouvons imaginer que celles-ci auront un réel impact sur l’éducation de demain. 

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Le sommet mondial de l’innovation en éducation (WISE) a mené une enquête en 2014 auprès de 645 experts qui ont fait part de leur vision de l’école d’ici 2030.

Majoritairement, ils prédisent que l’école va se transformer progressivement en un « réseau d’apprentissage » dans lequel l’apprentissage sera collaboratif, construit par le dialogue entre pairs.

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  • 75% de ces experts estiment que les valeurs les plus valorisées par l’école seront les « compétences personnelles et interpersonnelles ».

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  • De plus, 83% d’entre eux estiment que le contenu curriculaire sera davantage individualisé, mieux adapté aux besoins de chaque élève.

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  • Enfin, le rôle de l’enseignant sera, selon eux, réinventé pour que ce dernier devienne un « facilitateur d’apprentissage », tel qu’il existe dans les écoles démocratiques.

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Cette enquête pourrait donc nous laisser penser que ces écoles sont à l’avant-garde d’abyssales mutations dont l’univers scolaire sera le témoin à l'avenir. 

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Les petites écoles de Port-Royal n’ont existé qu’entre 1837 et 1860, elles réunissaient 130 élèves scolarisés et 27 maîtres. A première vue, elles ne représentent rien de spécial mais en réalité, elles ont ouvert un chantier pédagogique énorme. Effectivement, Port-Royal est l’ancêtre de la forme scolaire telle qu’on l’entend aujourd’hui.

 

Pour ces écoles, éduquer devient une affaire primordiale. Le baptême ne suffit pas à faire un bon chrétien (Port-Royal est une institution religieuse). L’école est donc pensée comme un lieu préservé des miasmes du monde, comme un univers clos permettant de garder les enfants à l’abri d’un monde dangereux. Ainsi, ces écoles se caractérisent par l’internat. Cela permet à l’éducateur de mieux travailler l’enfant, c’est pour ça qu’il ne doit plus être dans le milieu ni familial ni religieux.

 

On voit donc émerger une configuration originale de la forme scolaire. Le but de ces écoles n’est pas de

former des clercs mais il s’agit d’apprendre à lire/écrire, géographie… On commence une visée pédagogique à Port-Royal, il y a volonté de s’adapter à l’enfant. L’enfance est perçue comme une période à respecter, on prend en compte ses besoins.

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